Le Vodka Lab vous présente cinq anecdotes insolites sur la vodka !
5. Les Viche Pitia

La vodka, réservée à la noblesse ?
En 1765, Catherine II, Impératrice de Russie, promulgue un décret. Ce dernier décrit toutes les conditions nécessaires à la distillation de la vodka, notamment que cette pratique ne peut être conduite que par les aristocrates, les seuls en droit de posséder des alambics. La vodka devient donc un produit élitiste et le reste de la population produit le “Samogon“. On donne à ce prestigieux breuvage le nom de “Viche Pitia“ qui signifie “boisson supérieure”, “boisson haut de gamme”, un alcool issu d’une macération et d’une distillation dans un alambic spécial.
Des alambics spéciaux
Les familles aristocrates rivalisent ainsi pour produire la vodka la plus originale, à cet effet sont utilisés des alambics en cuivre et non à colonnes (alambics utilisés dorénavant en Russie et en Pologne). Néanmoins, la consommation de cette dernière reste en vrac. Jusqu’en 1885, elle est vendue uniquement en seaux à emporter (12 litres).
4. Dix millions de litres de vodka déversés dans une rue de Varsovie !

Durant la Première Guerre Mondiale, les soldats russes qui devaient quitter Varsovie en 1915, sous la pression de l’armée allemande, ont reçu l’ordre de détruire les réserves d’alcool. À cette époque, la vodka était stockée Rue Ząbkowska dans une usine nommée “Monopoly” (Monopole d’État Russe sur les spiritueux) atteignant 700 pieds sous terre.
La folie dans une rue de Varsovie !
Les Russes ont alors versé 10 000 000 litres de vodka dans la rue ! Une fois la vodka vidée, il est dit que la population s’est ruée vers les gouttières avec plusieurs récipients, parfois même des seaux, pour en obtenir le plus possible. Il y avait aussi ceux qui tombaient à terre pour récolter la moindre goutte. Ce qui est sûr, c’est qu’au Vodka Lab, ça ne risque pas d’arriver !
3. La vodka la plus vendue au monde
La vodka la plus vendue au monde est la vodka Smirnoff. En 2019, on compte plus de 230 millions de litres vendus !

Le créateur de la vodka Smirnov est Piotr Smirnov, il est né en 1830, ouvrier agricole et a été vite coincé dans le système féodal. Il aurait d’après la légende profité d’un ticket de loterie gagnant pour investir dans un magasin de vodka, puis dans une distillerie. Son fils Vladimir crée la fameuse vodka N° 21, conçue à la suite de 20 essais infructueux. La N° 21, fait l’objet d’une dizaine de filtrations successives à travers du charbon de bois pour obtenir sa limpidité.
L’authentique de Piotr Smirnov ou la version américaine ?
D’abord fournisseur officiel des tsars Nicolas II et Alexandre III, la marque connaît des déboires, d’abord en 1904 par la nationalisation forcée par le tsar, puis par la révolution bolchévique qui oblige Vladimir Smirnov à fuir à l’ouest. Créant des distilleries tantôt à Lviv, Istanbul ou encore Paris – avec plus ou moins de succès – il émigre finalement aux Etats-Unis où la marque finit par être rachetée en 1939 par John Martin, un industriel américain.
Attention donc, la Smirnoff que vous trouvez dans le commerce aujourd’hui n’est donc pas du tout celle créée par Piotr Smirnov ! Mais bien la version américaine.
2. Et avant la vodka ?
La vodka est apparue en même temps que la démocratisation des techniques de distillation (cf. l’histoire de la vodka sur notre blog), mais avant cela, les seules boissons alcoolisées étaient celles obtenues par fermentation comme la bière ou le vin.
Le vin qu’on connait aujourd’hui est fabriqué à partir de raisins… mais un vin insolite fait à partir de céréales existait en Europe de l’Est ! Un des plus célèbres, et depuis peu inscrit au patrimoine de la culture polonaise, est le vin de pain d’Opatkowice – village dont la région est renommée pour ses champs céréaliers.
Ne rien gâcher ! La recette du “vin de pain”
Les temps étaient durs et aucune tranche de pain produite ne devait être gâchée. Les restes de pain sec étaient donc utilisés pour produire cette fameuse “boisson de récolte” plus connue sous le nom de “vin de pain”, et dont la recette se transmet de génération en génération.
Les faucheurs et les moissonneurs en buvaient pour étancher leur soif durant leur journée de travail. Plus le vin fermentait longtemps, plus il était fort, et les vins les plus alcoolisés étaient mis de côté et consommés lors de la fête des moissons.
Par la suite, ce qui restait du vin fermenté était distillé et transformé en vodka artisanale !
1. Une vodka made in Tchernobyl ?

Nous sommes en 2021, soit 33 ans après la terrible explosion nucléaire de Tchernobyl. Une équipe de scientifiques a émis le souhait de créer la première vodka dans la zone radioactive de Tchernobyl. Coup marketing ou concept complètement fou ? Ce qui est sûr, c’est qu’elle attise la curiosité !
Une idée insolite
Avant de se lancer dans le projet, l’équipe a longuement réfléchi au lieu exact où planter les céréales, dans le but de connaître l’évolution du milieu depuis la catastrophe et les potentiels dangers d’une agriculture dans cet environnement. Les scientifiques ont ainsi opté pour planter du seigle dans des fermes situées à 10 km du réacteur, de même pour l’eau minérale qui a servi à l’élaboration de la vodka. La vodka Atomik a de ce fait été produite à partir de seigle et d’eau radioactifs. Néanmoins, les chercheurs assurent que leur vodka n’est pas plus dangereuse qu’une autre, car le processus de distillation éliminerait la radioactivité.
L’idée folle d’un scientifique
Jim Smith est chef d’équipe de Chernobyl Spirit Company qui regroupe des chercheurs scientifiques ukrainiens et britanniques. Les bénéfices de la vodka devaient être reversés à 75 % à la région de Tchernobyl et, plus précisément, aux habitants touchés par la terrifiante catastrophe de la nuit du 26 avril 1986. « Je pense que c’est la bouteille d’alcool la plus importante au monde, car elle pourrait aider la relance économique des communautés vivant dans et autour des zones abandonnées. » déclare Jim Smith.
Le Vodka Lab a contacté à l’époque Jim Smith de la Chernobyl Spirit Company … qui a admis que toute l’histoire n’était ni plus ni moins qu’un canular ! Une seule bouteille de la Vodka Atomik avait été produite dans un petit alambic de labo, et qu’ils n’avaient pas du tout prévu d’en fabriquer plus. Une blague entre collègues était devenue, malgré eux, un succès médiatique. En 2019, il n’existait qu’un exemplaire de l’Atomik. « C’est la seule bouteille qui existe. Je tremble quand je la prends » dit Jim Smith en soulevant l’unique exemplaire.
Alors ? Atomik verra-t-elle le jour ?
Après un coup médiatique, l’équipe prévoyait donc d’en faire au moins 1500 flacons. Ce projet a été compromis lorsque les autorités ukrainiennes ont saisi toute la production, sous ordre du procureur de Kiev. Pour le moment, impossible de dire si l’Atomik est radioactive. “Il semble qu’ils nous accusent d’utiliser de faux timbres d’accise ukrainiens, mais cela n’a aucun sens puisque les bouteilles sont destinées au marché britannique et sont clairement étiquetées avec des timbres d’accise britanniques valides”, nous explique Jim Smith.
La sortie de cette vodka insolite n’est pas pour tout de suite…